Le bakchich
(Sarah, Sabah et Safia)



Le vendredi, jour de repos, Nasreddine par­tit au hammam.

Il passa deux heures à se laver,

sans que les garçons du bain ou le mas­seur

ne lui prêtent la moindre attention.

Furieux, il finit par se sécher et s'habiller tout

seul, puis il appela les garçons et le masseur et

donna à chacun dix dinars de bakchich.

Le vendredi suivant, dés son arrivée, on se

pressa autour de lui, pour le laver, le masser et

le sécher avec des serviettes propres et parfu­mées.

Nasreddine remercia et donna à chacun

un dinar de bakchich.

- Nasreddine ! Nous ne comprenons rien,

lui dirent-ils en choeur. La semaine dernière,

nous ne nous sommes pas occupés de toi, et

tu nous a donnés à chacun dix dinars. .

Aujourd'hui, nous avons devancé tous tes

désirs, et tu ne nous donnes qu'une misérable

petite pièce.

- Apprenez, mes amis, que le bakchich de la

semaine dernière, c'était pour aujourd'hui, et

le bakchich d'aujourd'hui, c'était pour la

semaine dernière.